Retour sur la journée nationale FEHAP du 6 novembre
Le 6 novembre dernier, la FEHAP réunissait dirigeants, experts et partenaires autour d’une question qui traverse aujourd’hui l’ensemble du secteur associatif : comment préparer l’avenir quand les contraintes financières, humaines et organisationnelles semblent s’accumuler ?
La journée a posé un constat clair : malgré les tensions, les établissements disposent encore de leviers puissants pour agir — à condition de les regarder ensemble, de manière systémique, et de sortir d’une logique de survie pour revenir à une dynamique d’avenir.
Matinée : comprendre, anticiper, relier
Dès l’ouverture, les échanges ont rappelé la nécessité de mieux anticiper dans un environnement où les signaux faibles sont souvent plus parlants que les indicateurs financiers. Les interventions institutionnelles ont installé le cadre, avant que la FEHAP ne présente son dispositif d’appui, fondé sur l’analyse systémique des difficultés, la priorisation des leviers et le soutien rapproché aux dirigeants .
Les témoignages d’établissements en transition ont confirmé ce que beaucoup vivent :
- une complexité accrue,
- des modèles économiques fragilisés,
- un dialogue parfois distendu avec les tutelles,
- et un besoin intense de convergence entre gouvernance et direction.
Lors de la table ronde, j’ai souligné ce que révèle l’analyse systémique :
👉 les signaux faibles — micro-frictions, isolements territoriaux, dégradation du dialogue interne — sont les premiers indicateurs d’une fragilisation ;
👉 la difficulté à mobiliser, en interne comme en externe, constitue souvent le signal le plus critique ;
👉 et surtout : plus personne ne peut traiter seul les difficultés d’un établissement. Le repli individuel est un facteur d’aggravation.
Après-midi : passer à l’action, vraiment
L’objectif de l’après-midi était explicite : que chaque participant reparte avec des outils concrets .
Dans ce cadre, j’ai coanimé deux sessions :
1 — Diagnostiquer et prioriser
Nous avons commencé par un principe simple : soulever le capot entièrement.
Un vrai diagnostic ne se limite ni aux chiffres, ni aux structures de coûts. Il doit intégrer :
- les organisations,
- les processus,
- les dynamiques managériales,
- les interactions territoriales,
- et les aspirations de la gouvernance.
J’ai insisté sur un point clé de la journée : partager les responsabilités.
Le diagnostic n’est pas l’affaire du seul directeur ou DAF ; il devient robuste lorsqu’il engage les équipes, la gouvernance et les partenaires. C’est ce qui permet d’éviter les résistances, d’identifier tous les leviers et de replacer le projet dans une perspective d’avenir plutôt qu’un « retour à l’équilibre » subi .
2 — Coopérer pour se renforcer
Coopérer, ce n’est pas additionner des moyens, c’est se repositionner dans un écosystème.
Nous avons travaillé sur :
- la nécessité d’un dialogue de gestion interne (CODIR, CA, équipes, IRP),
- la redéfinition d’un cap commun entre stratégie, PRE et projet d’établissement,
- l’importance d’un dialogue extérieur proactif avec les tutelles pour clarifier les attentes, contractualiser les marges de manœuvre et retrouver de la crédibilité territoriale.
J’ai partagé ma conviction :
« On ne peut pas piloter un établissement avec uniquement des tableaux de bord.
On le pilote avec du sens, du dialogue et des outils utiles.
Pour cela, la construction collaborative des indicateurs — pas seulement financiers mais systémiques — devient indispensable. »
Trois idées fortes à retenir
Au fil des échanges, trois idées ont émergé comme des points d’appui essentiels pour le secteur :
1. Passer du PRE au plan d’avenir
Un PRE ne doit pas isoler, ni mettre en pause les projets d’établissement.
Il doit s’articuler à une vision long terme, en cohérence avec la stratégie territoriale.
2. Mobiliser largement pour sortir de la solitude du dirigeant
L’avenir d’une structure ne repose pas sur une personne mais sur un collectif capable d’assumer ensemble les décisions et les transformations.
3. Outiller pour rendre l’action possible
Des outils adaptés, des instances qui jouent leur rôle, des indicateurs compréhensibles et partagés : c’est cela qui crée l’alignement durable.
En conclusion : préparer l’avenir, c’est déjà transformer
Cette journée FEHAP a montré une chose essentielle : même dans un contexte contraint, les établissements ont de la marge.
Mais cette marge se crée lorsqu’on accepte :
- d’analyser en profondeur,
- de dialoguer honnêtement,
- de coopérer avec son écosystème,
- et de s’outiller correctement.
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